Une manière originale de voir un ballet prestigieux au Royal Opéra House.
Dernière proposition : « Don Quichotte » sur une chorégraphie du danseur cubain Carlos Acosta d’après Marius Petipa. Le récit s’éloigne énormément du livre de Cervantès puisque là le héros est un barbier, Basile, épris de la fille de l’aubergiste, Kitri, qui veut l’épouser contre l’avis de son père, Lorenzo, qui lui préfère le riche et noble Gamache. Vous l’avez compris, Don Quichotte ne fait plus figure que de faire valoir, il traine sa déshérence tout au long du récit.
Les danseurs dans leur ensemble sont merveilleux, les tutus virevoltent, la grâce se déroule tout au long des trois actes. Empreints d’une rigueur très passéiste, corsetés dans leurs tutus les danseurs ont la majesté d’antan. On a l’impression de faire un saut en arrière dans le temps. Mais leur prestation est d’une grande beauté. Carlos Acosta a une puissance et une élégance merveilleuse, sa partenaire Marinella Nunez est dans ses bras comme un fétu de paille qu’il peut lancer en l’air et qui retombe délicatement. Un beau couple qui nous entraine dans le rêve.