« Malade Imaginaire (Le) », de Molière

revue spectacle

Depuis 1919 Le Théâtre du Petit Monde poursuit, familialement, un travail de création dans le répertoire classique. Mais du classique très bien joué avec chanteurs, musiciens et danseurs, dans la lignée du travail de Molière.

Le Malade Imaginaire, histoire de ce bourgeois hypocondriaque qui ne vit que sous le contrôle médical et les lavements. Histoire de cet homme qui vit tiraillé entre une nouvelle femme attirée par ses biens plus que par lui et de sa fille qui voudrait épouser celui qu’elle aime mais son père lui en préfère un autre. Histoire de ce personnage qui vit avec la peur de la mort chevillée au corps.

Molière

On baigne dans la vie avec ses tracas et ses personnages banals. Si la pièce a déjà quelques siècles, son propos reste d’un modernisme absolu, le monde des lobbies pharmaceutiques est encore souvent soulevé par des crises et des crimes. On a en tête les pilules miracles, les prothèses en tout genre qui nous conduisent bien souvent vers les cimetières plutôt que vers une jeunesse absolue que malgré tout nos efforts nous n’atteindrons jamais.

Nicolas Rigas, le metteur en scène, interprète Argan avec un talent fou, ses mimiques et le ton de sa voix sont savoureux. Il ne joue pas il est ce malade imaginaire un peu benêt, il l’est, même sorti du théâtre encore dans la peau de son personnage, quand il tracte dans les rues de la ville. Il est vraiment dans la juste lignée des Jouvet, Sorano et Vilar ces monstres de scène.

Une merveilleuse pièce qui obtient un triomphe mérité tous les jours.